UNE PINCEE DE TOLERANCE !
- Yana Mbenda
- 20 mai 2017
- 2 min de lecture

On les disait rebelles, difficiles à coiffer, chronophages en matière d’entretien, budgétivores et même sales! Aujourd’hui, on les voit de plus en plus, libres, fiers, naturels mais toujours aussi rebelles. Désir d’affirmation ou nécessité de contradiction ? A moins que ce ne soit uniquement pour des raisons esthétiques. Quoiqu’il en soit, les cheveux naturels sont de plus en plus exhibés et portés avec fierté. Exit les techniques de lissage, place aux cheveux naturels !
Evidemment, les célèbres extensions brésiliennes, chinoises, péruviennes et autres artifices les uns plus loufoques que les autres, n’ont pas totalement disparu du paysage capillaire afro-descendant. Autant vous dire que le débat s’enflamme avec d’un côté, les « nappy » (contraction de natural et happy) et de l’autre, les pro-extensions. Les unes revendiquant une nécessité du rejet des canons de beauté caucasiens et les autres une liberté de choix de leur apparence.
Une fois de plus force est de constater que l’habit ne fait pas le moine car, ce n’est pas parce qu’on arbore fièrement sa crinière naturelle, que l’on peut prétendre être plus Afro-descendant que celles et ceux qui se couvrent le crane avec des cheveux venus tout droit d’un temple Indou. En effet, nous constatons de plus en plus, une forte agressivité verbale, envers les adeptes du rejet inconscient (ou conscient) de leur identité par le déguisement capillaire.
Des Black Panthers à Lupita Nyong’o en passant par les Jackson Five, les raisons pour lesquelles la nappy attitude est devenue (une fois de plus) populaire, ne relève pas forcément de l’affirmation identitaire. Le cheveu crépu est également aujourd’hui sous l’étendard manipulateur des diktats de la mode. Ceci étant, nous comprendrons (bien que cela soit impossible pour certains) que cette mode ne puisse pas plaire à tout le monde !Alors, cher «nappy girl» et «nappy boy » (les garçons ne sont pas en reste; j’en ai vu avec des moumoutes toutes lisses sur le crane), Savez-vous que sous ce tissage de mèches brésiliennes pourrait se cacher une Angela Davis en pleine éclosion? Vos intolérantes et malsaines réprimandes pourraient faire d’elle une éternelle «coincée du cheveu»! Alors, si vous voulez convaincre les pro-extensions, je vous suggère cette recette : une grosse pincée de douceur, une bonne louche de méthodologie, beaucoup de tolérance et surtout une tonne d’humilité. Effectivement, toutes les «nappy girl» ne sont pas des «roots girl» l’expérience a déjà montré que sous certaines coupes Afro se cachent des personnes allergiques à la culture Afro !


























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