Ne cédons pas à l’agitation inutile

On dirait que le pays a attrapé la fièvre de l’agitation. Chaque jour, les mêmes visages crient plus fort pour masquer le vide de leurs idées. Et pendant que certains se prennent pour des révolutionnaires, d’autres se découvrent soudain des talents de cyber activistes, bien à l’abri derrière un anonymat plein de lâcheté. Les menaces et les attaques pleuvent comme la pluie de Batoufam en septembre, et chacun s’improvise sauveur du peuple avec un micro à la main et une colère bien maquillée.

Mais qu’on se le dise : le vacarme n’a jamais bâti une nation.

Les slogans ne remplacent pas la vision. Et les passions, sans direction, finissent toujours par dévorer ceux qui les attisent.

Le Cameroun n’a pas besoin de plus de bruit. Il a besoin de cap. D’une direction claire, enracinée dans notre mémoire collective, dans la dignité de ceux qui se sont réellement battus pour que nous puissions encore espérer. Ceux qui nous ont précédés n’étaient pas parfaits, mais ils avaient un sens du patriotisme que nos générations ont troqué contre des selfies et des ambitions pressées. Ils savaient que rebâtir un pays, ce n’est pas courir inutilement, c’est s'enraciner.

Alors oui, rêvons moins d’être vus et agissons pour être utiles, car les racines ne s’agitent pas… elles s’unissent. Elles s’enfoncent dans le silence, travaillent dans l’ombre, mais finissent toujours par fissurer la pierre.

Le Cameroun ne se sauvera pas dans le bruit des foules, ici c'est le CONTINENT. Il renaîtra dans le calme de ceux qui construisent, dans la patience de ceux qui croient encore, dans la détermination de ceux qui ne confondent pas agitation et engagement.

Ne cédons pas à l’agitation inutile. Ce n’est pas le bruit qui transforme un pays, c’est la vision.

Aujourd’hui plus que jamais, le Cameroun a besoin de visionnaires enracinés pas d’un dialogue de sourds.