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Le Feu de nos Entrailles : Quand la Langue Maternelle Révèle l'Âme


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Il y a des moments, où un mot, une phrase, résonne en vous avec une profondeur et une vérité qui dépassent l'entendement. Vous le prononcez, et soudain, les choses ne sont plus simplement «dites»; elles sont déclarées. Elles sont vivantes. Cette puissance n'est pas le fruit du hasard. Elle naît là où résident nos vérités les plus profondes : dans le creuset de nos langues maternelles. Lorsque nous parlons la langue de nos entrailles, celle de nos berceuses et de nos premières colères, nous ne faisons pas que communiquer. Nous nous connectons à une source d’énergie brute, à ce que l'on pourrait appeler le «feu de nos entrailles».


C'est dans cet espace intime que les concepts prennent leur véritable volume émotionnel. Un mot d'amour dit en français est beau, mais ce même mot murmuré en Ewondo, en Wolof, en Linguala ou en Douala porte en lui le poids de mille soleils, l'héritage d'une lignée, la résonance d'une terre. Ces mots, dans leur langue originelle, ont une densité que la traduction peine à saisir. Ils contiennent une magie que l'on ne retrouve pas ailleurs. Ils sont les gardiens de nos émotions les plus nues.

«Le simple fait de dire ‘Liberté’ dans la langue qui a bercé mon enfance n'a pas la même puissance que dans toute autre langue. C'est un lien direct, non filtré, au cœur de mon histoire.»

L'Héritage Relégué : Un Appel à la Flamme

Pourtant, sur notre continent africain, ces trésors linguistiques sont parfois, tristement, relégués au second plan. Dans les salles de classe, les bureaux, les médias, les langues coloniales prennent souvent le dessus, portant avec elles une modernité et une légitimité qui font parfois défaut à nos propres expressions. Nous risquons alors de nous éteindre légèrement, d'étouffer cette flamme intérieure qui ne demande qu'à brûler. Car en nous détournant de nos langues maternelles, nous nous coupons d’une partie de notre force, de notre vérité essentielle.


Nos langues africaines ne sont pas de simples dialectes du passé. Elles sont l'avenir de notre expression la plus authentique. Elles sont l'encre avec laquelle nous devons écrire nos rêves les plus audacieux et déclarer nos intentions les plus pures. Chaque fois que vous choisissez de parler, d’écrire ou même de penser dans votre langue maternelle, vous ne faites pas qu'honorer un héritage : vous ravivez un feu sacré. Vous donnez à vos paroles une épaisseur, une profondeur et une résonance que rien d'autre ne peut égaler. Laissez ce feu vous guider. Parlez avec vos entrailles. Laissez votre langue maternelle être le pont vers vos vérités les plus profondes. Le monde a besoin d'entendre votre histoire, mais il a surtout besoin de l'entendre dans la voix la plus puissante qui soit : la vôtre, sans filtre.


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