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Écouter les aînés: l’école silencieuse de la sagesse


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Il faut écouter les aînés. Pas parce qu’ils ont toujours raison, mais parce qu’ils ont suffisamment échoué pour reconnaître très facilement la genèse d’un échec!

Dans un monde où chacun veut parler avant d’avoir appris à écouter, cette phrase sonne comme une provocation. Et pourtant, elle résume l’un des plus grands drames de notre époque: l’effacement du conseil. Nous vivons à une ère où l’opinion a remplacé la réflexion, où les conseils sont perçus comme des intrusions, et où la jeunesse, ivre de modernité, confond souvent liberté et suffisance.

Les aînés, ces bibliothèques que nous négligeons

Nos aînés sont les gardiens de la mémoire, pas des reliques. Ils portent dans leurs rides les leçons que nous n’avons pas encore apprises. Ils ne sont pas parfaits, mais ils ont connu la peur de l’échec, la joie de la réussite, la morsure du regret autant de professeurs que l’école moderne ne connaît plus. Quand un aîné parle, il ne récite pas un manuel. Il te transmet une cicatrice; et dans cette cicatrice, il y a une route que tu peux éviter.


Notre système éducatif oublie trop souvent que l’éducation ne se limite pas à ce qu’on apprend. Apprendre à écouter les bonnes voix, c’est se protéger de nos propres illusions. C’est savoir distinguer la sagesse de l’agitation, la vérité du bruit. On ne s’élève pas en ignorant ceux qui ont marché avant nous. On s’élève en discernant les traces qui mènent encore quelque part.

Choisir qui écouter, c’est déjà choisir où l’on va

Dans la société comme dans la vie personnelle, le mal n’est pas seulement dans ce qu’on fait, mais dans ceux à qui l’on donne le pouvoir d’influencer notre pensée. Un peuple qui écoute les flatteurs s’égare. Un peuple qui écoute les sages avance. C’est pourquoi écouter les aînés ne signifie pas suivre aveuglément, mais comprendre d’où vient la voix que l’on accepte d’entendre.

Le leadership commence par l’humilité d’apprendre

On ne devient pas leader en parlant fort, mais en apprenant profondément. En écoutant humblement. En recevant les conseils sans arrogance, et en triant les paroles avec discernement. Le Cameroun de demain aura besoin d’une jeunesse moderne, mais enracinée, ambitieuse, lucide, ouverte, mais capable d’honorer ceux qui ont porté le monde avant elle.

C’est ainsi qu’un pays se tient debout : quand le passé ne méprise pas l’avenir, et quand l’avenir ne renie pas le passé.

Il faut écouter les aînés, non parce qu’ils détiennent toutes les réponses, mais parce qu’ils ont payé le prix des mauvaises questions. Ils reconnaissent l’odeur d’un naufrage longtemps avant que nous apercevions l’eau monter. Et s’il m’arrive aujourd’hui de l’affirmer avec autant de force, c’est parce que je l’ai appris à mes propres dépens, dans la dure école de la vie et de mes propres erreurs. J'ai moi-même compris, parfois très durement , qu’on ne grandit jamais sans écouter.


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