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Le temps des illusions s’achève, adieu le confort du verbe et la paresse de l’action
- Yana Mbenda Edimo

- 6 nov.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 nov.
Nous avons longtemps rêvé. Rêvé d’un Cameroun meilleur, d’un avenir plus juste, de lendemains plus beaux que la veille; mais rêver ne suffit plus. Le temps des illusions et de l’agitation s’achève. Le temps du réveil et du travail commence. Pendant des décennies, nous avons cru qu’il suffisait de changer de visages pour changer de destin. Nous avons crié nos frustrations, dénoncé nos blessures, compté nos malheurs. Mais un pays ne se construit pas sur des lamentations, il se construit sur une conscience commune de l'impératif de nos racines.

Nous avons parlé de changement plus qu’aucune autre génération, mais agi moins que celles qui nous ont précédés. Nous avons rempli les réseaux sociaux de phrases puissantes, et nos rues d’un silence complice. Nous avons glorifié la critique comme une forme de courage, alors qu’elle n’est souvent qu’un masque pour cacher notre inertie.
Le Cameroun ne changera pas par des statuts WhatsApp ou des citations Facebook. Il changera le jour où nous comprendrons que le travail est la seule vraie prière pour la nation.
Le temps des illusions, c’est celui où l’on croit que le progrès tombera du ciel, ou qu’il sortira des urnes sans sortir de nos efforts. C’est celui où l’on réclame la lumière, tout en refusant de changer nos ampoules mentales.
Le réveil, c’est d’abord un sursaut intérieur
Le réveil ne viendra pas d’un miracle politique. Il viendra de nous. De cette conscience collective qui murmure : “trop, c’est trop.” Le Cameroun n’a pas besoin de plus de promesses, il a besoin de plus de responsabilité. Chaque citoyen doit cesser de se comporter comme un spectateur car la nation n’est pas un spectacle, c’est une œuvre commune. Le vrai réveil, c’est celui de la pensée. C’est celui de l’homme qui décide de ne plus subir. C’est celui de la femme qui comprend que son silence nourrit l’injustice. C’est celui du jeune qui choisit de créer au lieu de fuir. Nous devons nous réveiller de l’illusion que quelqu’un viendra faire à notre place ce que nous refusons de faire nous-mêmes. Personne ne viendra rebâtir le Cameroun à notre place. Nous devons le rebâtir avec nos mains, nos idées, nos talents, nos racines.
Le travail, le seul langage du progrès



























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