Elles ont désinstallé l’application "prince charmant". Être mère seule n’est pas un drame.
- Yana Mbenda Edimo

- 19 juin
- 2 min de lecture
Je les observe, ces femmes qu’on appelle mères seules, com

me si c’était une maladie chronique. Comme si leur style de vie devait déclencher un mouvement national de compassion hypocrite. C’est presque comique : dans l’imaginaire collectif, une femme seule avec des enfants est forcément à plaindre. Comme si sa vie entière s’était arrêtée le jour où monsieur a claqué la porte. Et pourtant, la vérité ? Beaucoup de ces femmes n’attendent plus personne.
Elles ont désinstallé l’application "prince charmant" depuis longtemps. Parce qu’après avoir trop cru, trop souffert, trop donné, elles ont compris qu’elles ne sont pas venues sur terre pour servir de tremplin à l’ego détraqué d’un homme en quête de maman 2.0.
Et non, ce ne sont pas des femmes faibles. Ce sont des bâtisseuses. Des phares dans la tempête. Elles paient le loyer, soignent les enfants, montent un petit commerce, vont à l’église, consolent les autres et se taisent sur leur propre douleur. Et tout ça, sans faire de bruit, sans chercher une médaille.
Pendant ce temps, certaines autres (celles qui confondent liberté avec livraison nocturne en talons aiguilles), se proclament reines de l’indépendance alors qu’elles ne survivent que par la générosité douteuse de leurs "bienfaiteurs". Mais bon, le mot dignité ne figure pas dans tous les dictionnaires.

Je dis simplement qu’il y a une différence, et elle est immense, entre une femme seule qui se bat avec honneur et celle qui s’exhibe comme une vitrine en soldes dans un centre commercial affectif.
Qu’on se le dise une bonne fois : Le mariage n’est pas un diplôme, ni une décoration du 20 mai. C’est un choix. Et parfois, ne pas choisir, c’est aussi faire preuve d’intelligence. Ce n’est pas parce que tu portes une alliance que tu portes le bonheur. D'ailleurs, parlons franchement : le divorce, ce n’est pas une honte. Ce qui est honteux, c’est de rester dans une maison transformée en ring de boxe, juste pour faire plaisir à la belle-famille et aux voisins. Ce qui est honteux, c’est de mourir étranglée un dimanche matin parce qu’on a voulu "sauver son couple".
Mais encore faut-il qu’on parle de ces femmes mortes sous les coups. Tu sais, ces faits divers qu’on classe en bas de page parce qu’il ne faut pas déranger la sieste de la justice. Des femmes tuées, oubliées, et parfois enterrées une seconde fois par le silence des institutions.
Elles ont du cran, de la sagesse, et souvent beaucoup plus de stabilité que les couples qui passent leur temps à s’aimer devant les gens et à s’étriper dans l’intimité.
Elles ne mendient pas l’amour. Elles donnent la vie. Elles tiennent leur maison. Et souvent, elles s’en sortent mieux que beaucoup de ménages à deux.
Alors au lieu de les regarder avec pitié, regardons-les avec respect.
Et à ceux qui croient encore qu’une femme sans mari est une femme incomplète, je dis ceci :vaut mieux être seule que mal accompagnée !


























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