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Quand la jeunesse oublie, nos racines ont encore des choses à dire.


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Ils sont beaux, nos jeunes! Connectés, bilingues, créatifs, débordants d’énergie; et parfois totalement déconnectés de ce qu’ils sont.

Ils connaissent par cœur les paroles de Burna Boy mais n’ont jamais entendu le son du Mvet.

Ils reproduisent les danses de TikTok avec perfection, mais ils n’ont aucune idée du rythme d’un tam-tam de village.

Ils prônent la "liberté culturelle", tout en se dépigmentant lentement sous le néon des complexes identitaires.

Et pourtant, ce n’est pas une faute d’être moderne. Le problème, c’est de l’être à crédit. C’est de s’habiller du monde en ayant vendu sa propre peau.

Entre ouverture et oubli : le grand malentendu

Notre jeunesse croit souvent que s’ouvrir au monde, c’est s’y dissoudre. ils se disent, être "moderne" c’est effacer son accent, refuser les tenues traditionnelles, mépriser la langue maternelle, troquer le ndolé contre le burger et danser sans savoir pourquoi. La vérité est ailleurs: on ne peut pas s’ouvrir au monde sans avoir d’abord une porte à ouvrir.

J'en parle avec plus de détails dans mon prochain livre, Rebâtir le Cameroun par nos racines, ce n’est pas un retour nostalgique vers le passé. C’est une réconciliation avec la source. C’est comprendre que l’Afrique ne doit plus se contenter d’être le consommateur émerveillé des produits du monde, mais l’un de ses créateurs conscients.

Nos danses, nos musiques, nos arts : des langages de résistance

Nos ancêtres dansaient pour guérir, pour célébrer, pour prier, pour raconter. Aujourd’hui, nos jeunes dansent pour "faire le buzz". Rien de mal à cela, mais peut-être faut-il réapprendre à bouger le corps avec le cœur. La musique, l’art, la mode, la spiritualité africaine, ne sont pas des accessoires d’identité : ce sont les codes génétiques de notre âme collective.

Quand nous les abandonnons, nous devenons des copies conformes du monde, mais des contrefaçons de nous-mêmes.

Une génération sans racines ne peut pas pousser

Je parle ici à cette jeunesse qui veut conquérir le monde, et elle en a le droit et le devoir, mais pour conquérir, encore faut-il savoir d’où l’on part. Le monde ne respecte pas ceux qui se renient. Il s’incline devant ceux qui savent qui ils sont. Regardez les Asiatiques, les Indiens, les Arabes : ils exportent leurs valeurs en même temps que leurs produits. Pendant ce temps, nous exportons des selfies.

Nous devons apprendre à danser avec le monde sans oublier le tambour. Utiliser les outils modernes pour raconter nos propres récits. Faire du cinéma qui parle de nous sans nous caricaturer. Créer des plateformes numériques qui diffusent nos langues, nos rythmes, nos imaginaires. Faire de la politique qui parle de la jeunesse sans la transformer en spectatrice de sa propre histoire.


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Je ne dis pas à la jeunesse de revenir en arrière. Je lui dis : avance, mais n’oublie pas ton ombre; parce qu’une ombre, c’est la preuve qu’on est encore debout.

L’Afrique a besoin d’une jeunesse connectée, ambitieuse, mais non déracinée. Une jeunesse qui comprend que le Wi-Fi ne remplacera jamais la sagesse, et que le progrès n’a de sens que s’il éclaire nos racines.

Ce n’est pas en effaçant nos traditions que nous deviendrons universels. C’est en les portant haut, avec fierté et intelligence. C’est ce message que je porte, à travers mes mots, mes engagements et mon prochain livre. Il est vital de rebâtir notre pays à partir de nos racines, pour ne plus être des branches en quête d’arbre.

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